inactualités et acribies

Pléonasme, sortez du rang!

23 Mars 2018 , Rédigé par pascale

Quelques mots pour calmer mon irritation à l’heure de l’apéro. J’évite d’écrire ce genre de mauvaise humeur –oui, enfin, à quelques exceptions près– mais une fois de plus, la fois de trop. D’autant que le méfait est commis sous couvert d’écriture. Sous couverture d’écrit.

Le pléonasme, dont je dis qu’il n’est point une faiblesse mais une fainéantise prétentieuse, doublée d’une ignorance, le pléonasme est à bannir, à fuir, à éviter pour le moins. Rien à voir avec le synonyme. Ergo, qu’il sauve sa mauvaise peau à l’oralité ordinaire, c’est déjà trop, mais qu’il s’incruste dans des livres (et je ne dis rien des journaux…) m’a fait bondir. Passé-simple, pour dire que la chose vient de se passer, et que simplement je vais m’en alléger*.

Celui qui écrit circumnavigation doit savoir ce qu’il dit. Inutile d’ajouter autour du globe ! Il n’y a que deux solutions : ou le scripteur** ignore le sens –précis, donc le sens !–  d’un mot que pourtant il emploie, ou il se fait une obligation de le donner à son lecteur. Mais voilà, tout est là ! je ne ferai pas l’injure de reprendre le monter en haut… où l’on voit qu’en haut n’ajoute rien à monter mais le rend ridicule. Ainsi rencontrons-nous de plus en plus de gens qui se réunissent ensemble, ou se projettent dans l’avenir pour organiser le tri sélectif… Agrrrgrrrgrrr. Fautes passables et passibles d’indulgence dans la conversation de rue, mais déjà insupportables dans les paroles publiques –médiatiques de tout poil ! Aussi,  j’ai des éréthismes faciles, des exaspérations au quart de tour quand il s’agit du soin que l’on ne prend pas au choix des mots, et la confection de la phrase, dans la circonstance aggravante d’une intention livresque. Et même et surtout de sa  réalisation, car ladite circumnavigation autour du globe qui me met dans cet état, arrive dès les premières lignes d’un ouvrage tout frais imprimé***. Je sais, je suis chichiteuse, et n'entends pas passer outre une double sottise : non seulement il y a pléonasme, mais si l’on navigue autour du globe, alors il faut une navette spatiale plutôt qu’un bateau.  Là, inutile de m’accabler... je le fais très bien toute seule!

Revenons à nos tautologies exaspérantes quand un périple autour du monde aurait amplement suffi, une circumnavigation en effet, si celui-là se fait en voilier, en trirème, en radeau, en minéralier, en cargo, en jet-ski, si ça vous chante. Il faut cesser là. Et l’usage des redondances, et l’expression de mon courroux, dont je pense qu’il passera pour très exagéré. C’est aussi cela qui m’énerve !

 

*je ne dirai ni l’heure ni le lieu de la scène de crime. Encore que mes accusations de lèse-écriture m’ayant déjà valu bannissement… mais non ! Socrate lui-même accepta le jugement inique. (j’en fais un peu trop là ? oui… j’avoue !)

** qui n’est pas toujours un écrivain, mais peut se prendre pour tel..

*** on ne le trouvera cependant pas en librairie, mais sa lecture ex-posée en fenêtre virtuelle montre une écriture pâteuse, des descriptions affligeantes... Ou comment avec une idée de départ soutenable, la recette fort mal maîtrisée peut vous rester sur l'estomac. Et confirme ma conviction qu'une histoire ne fait pas un livre, mais un style, si!

 

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N
Bonjour, ce point de vue est snob, pas plus. Qu'en a t'on à fiche de l'usage ou non de pléonasme? A quoi bon s'énerver sur le web pour pareilles futilités sinon se la péter en jugeant les autres ?<br /> Par ailleurs "monter en haut" donne l'indication claire de direction. Sinon on peut se poser la question de monter qui, quoi, ou quelle étagère. Wikiped indique que l'anglais utilise d'ailleurs ce même pléonasme de manière obligatoire dans climb up et jump up.
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P
Vous avez dû vous tromper d'adresse...
D
Lourdeur inutile quand on se lance dans un tour du monde à la voile.
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P
moi aussi je me suis allégée en écrivant cela...