Scrogneugneux !
Depuis mon ajoupa rudimentaire je contemplai un rare parhélie, quand un tec-tec insolent vint perturber mon repos. Certes ce ne fut pas tant douloureux qu’un courbari ! Mais il était dit que je ne pourrai plus jouir de cet exceptionnel spectacle, une psylle venait, en se posant sur ma tempe, de m’obliger à fermer un œil, m’efforçant alors de bornoyer sans le moindre succès, la courbe de l’horizon faisant obstacle à ce délicat ajustage.
Si vous trôlez dans les rues, les chemins ou partout où vos pieds vous mènent, vous êtes alors une ou un lendore, vous lambinez. D’aucuns disent que le terme est désuet, d’autres – dont l’Académie – qu’il est populaire. Quant à l’ordinateur – dans sa version « traitement de texte » il le refuse évidemment ; je m’empresse donc de l’ajouter à mon dictionnaire personnel, je ne traîne pas, même si, en trôlant, il se peut, dans certaines acceptions que l’on soit pris pour quelqu’un qui court de-ci de-là sans bien savoir où il va. On note aussi que troller peut s’orthographier ainsi.
Mais lendore dans un sens bien plus acéré, peut même s’ajuster à sa syllabe terminale. Après avoir vécu comme un lent, il ne reste plus qu’à s’assoupir : lent dort, lendore ou veut nous le faire croire, ce qui lui évitera d’être dérangé dans les phléoles des près. A moins que quelques garnements ne cherchent à se désennuyer — un de ces quartidi sans fin — en lochant des brindilles dans la cascatelle en contrebas du champ, pour imiter les bruits et les remous des remoles au pied de la falaise interdite.
Pour aujourd’hui ne nous aheurtons point plus que de raison, et cessons-là ce nubileux discours, qui nous ferait tomber en forsennerie si nous ne savions qu’il est un simple jeu, un peu butyreux et pénible, il est vrai, mais un jeu. A moins que vous ne préfériez qu’on vous soumette à un exercice pratique de chrie. Il n’y a pas de volontaire ? Pas étonnant ! Décidément, et depuis la première ligne, chacun ici ne songe qu’à s’acagnarder. Tandis que moi, je débagoule.