ce qui s'appelle la carrelure, en fin de conte.
Certains matins sont incanes tels une étoffe de gros drap, de laine rêche que la journée se chargera d’éclabousser et crotter de ses inélégances, de bader. Comme on le dit des mains dans certains pays bas-normands enclos en peu d’arpents d’herbe grasse quand elles sont engourdies par le froid, on sait à l’avance que l’esprit sera baude, sera potte ; que rien ne le réchauffera. Rien. L’envie vous prend de tout laisser dansparou. Si vous secouez un peu trop, la croulée va vous recouvrir.
Quelqu’un d’autre que vous en vous ouvre la porte du logis, vous jette dans le monde écrigné qui vous blesse, vous fait avancer coûte que coûte, vous ignorez pourquoi. Vous ne résistez pas. Mieux vaut se remplir d’inanité que de vide souffle la petite voix émeillée, tandis qu’une autre, mieux façonnée au canivet de vos silences, s’étouffe et s’éteint.
Alors, dans la pluie de décembre qui chîle votre visage avec obstination, au milieu des fanfreluches de la ville qui ignorent ce qu’elles doivent au copeau si léger que la varlope enlève, la ferluche, au milieu des clavettes obtuses qui bacouettent à des riens les prenant pour le tout, alors vous vous étonnez qu’on ne s’étonne point que le monde, chaque jour, mette des semelles neuves à ses vieux souliers.