inactualités et acribies

les mots, la nuit

27 Novembre 2018 , Rédigé par pascale

 

Si je pose le mot silence

sur la courbe du monde,

soudain tout se tait.

*

Il pleut,

des rêves éclaboussent

la vie

*

l’orange devenue bleue

quand le jour tomba

dans la nuit sanguine

*

Sur la page blanche

L’e muet

*

La ligne des arbres en flèche traverse la colline

Une fois pour toutes.

Et le village petit fait un pas de côté

Pour me laisser passer.

*

J’ai le cœur serré

À poing fermé.

 

***

 

Mes Saisons

 

gibbeuse la lune

rousse la nuit

douce la pluie

d’été

 

lune d’ardoise

grise la nuit

pluie de l’automne

bondit

 

au ciel sans lune

la nuit gélive

se tord, se fige

l’hiver

 

blanche la lune

d’une nuit bleue

si belle

de Mai

 

 

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D
Le mot posé, le silence peut enfin parler.
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P
"un silence bruissant de paroles" (Merleau-Ponty)
M
Tant qu'il y a des mots ainsi posés jamais le monde ne se referme<br /> Merci, en particulier pour l'adjectif gélif que je l'ai découvert dans un recueil de Jean-Loup Trassard<br /> Le texte autant qu'il m'en souvienne s'intitulait "d'un fût gélif"
Répondre
P
Merci à vous aussi.<br /> Et de lire Jean-Loup Trassard. Qui n'a pas l'honneur -mais le bonheur- de n'être pas dans toutes les oreilles.<br /> "gélif", "gélive" est un mot si doux pourtant dans sa froidure...