de peu et d'autres
d’un point à l’autre point
la ligne brisée des mots
courbés sous le poids du monde
*
le ciel soulève
son couvercle d’huître
sous lequel gronde l’orage
grande la joie
*
ouvrir le jour
laisser la lumière ramper
saisir le coupe-papier
massicoter les heures
en petits dés
*
j’entends la nuit tomber
dans son noir
le matin dans son jour
le soleil dans son feu
et toujours dans jamais
au milieu des laraires
et des lémures dansant
*
arraché au présent
l’instant ouvre une plaie
d’où le temps profond
coule sanguinolent
*
dans sa main
le diamant vert
d’une feuille sauvage
*
virgule à l’horizon
un nuage se retourne
pour savoir qui le suit
*
dans le journal des heures froissées
je ne peux pas lutter contre le vent
sans poser un point à la fin de mes phrases
*
mon dit
tournoie se noie
dans les eaux pourpres du silence
*
se revêtir de noir
pour se griser mieux
des couleurs du monde
*
elle lance mille pointes rouges
autour de son noyau
brûlant comme un soleil
la mirabelle
*
mes pensées écloses
sur la tige du vent
assises sur un cageot
attendaient de grandir
*
à la veloutine des mots
la vie s’abeausit